Dans l'Yonne, le CODEVER siège dans les comités de pilotage de divers sites natura 2000. A ce titre, nous étions invités à participer à un groupe de travail technique sur les « cavités à chauves-souris en Bourgogne » le mardi  20 juin de 14h à 19h à Molesmes. Jacques, un de nos adhérents, membre du compté CODEVER 89, s'y est collé. Avec humour, il nous raconte.

J'y suis allé! Bon ok, seulement de 17h45 à la fin, donc presque rien mais j'avais déjà un groupe de travail technique chez mon employeur.
Belle salle, climatisée par les portes ouvertes, 10 personnes avec les 2 présentateurs. Ma présence est acceptée, je me présente très vite fait car il ne reste plus beaucoup de temps. A l'écran les pages power point semblent fournies et nombreuses.
 
Vers 18h00, à la vue de ce qui ressemble au dernier tiers du catalogue de la Redoute à se goinfrer, ma voisine de gauche commence à s'emporter. Y'a trop de trucs, il aurait fallu synthétiser, je dois partir, on n'a pas pu télécharger le dossier, c'est très technique, surtout au bout de 4h on en a assez, elle doit partir (bis puis ter) il aurait fallu juste nos compétences techniques pas tout, bla bla bla...
Un monsieur demande si nous n'avons pas une feuille d'émargement, j'en profite pour signer ma représentation du Codever.
Puis un, puis deux messieurs profitent de l'occas' pour se sauver.
 
Je me retrouve au milieu du gratin, lèse-majesté dans le monde des chauves-souris. Non, la Murin de Bechstein n'est pas une bière! Pas plus que la pipistrelle et, le rhinolophe, ce sont des chiroptères, comme les oreillards.
Il restait autour de moi et de la table : au clavier, une pointure de la chauve-souris, qui mène en Bourgogne ce qui est déjà en place en Franche-Comté et qui pour cette réunion il avait envoyé 250 invitations ; un jeune du Morvan qui connait et suis le dossier. Une jeune femme qui était rompue aux tableaux, aux fiches actions animation, semblant bien connaître les chartes Natura 2000, qui voulait renommer le terme "étang" et n'était pas favorable à interdire l'accès aux propriétaires privés dont les parcelles seraient habitées par des chauves-souris ; Il y avait un représentant des chasseurs, qui avait tous les dossiers en format papier soit l'équivalent de la moitié des bottins de toute la France, avec à ses côtés une femme pas très causante. Bien sur tout le monde se connait très bien, le tutoiement est en place.
 
Nous passons en revue 19 fiches, lorsque l'expression "prise en charge de certains coûts" est prononcé. Je me renseigne sur qui paye.... les communes !
J'apprends que les éoliennes sont des polluants pour ces mammifères (les chauves-souris) et que les phytos ne sont pas bien appréciés. Vous irez vous renseigner sur les DOCOB (documents d'objectif), ou sur le PSG (qui n'a ici rien à voir avec le foot, c'est un plan simple de gestion). On parle de corridor biologique, de zones de chasse...
J'aurai aimé avoir une totale compréhension sur "taille sans enjeu de production (on associe à cette mesure la taille en têtard ou l'émondage de certains arbres..." ou "les chantiers de restaurations des ripisylves"...
Un peu largué, je me demande bien pourquoi on vient faire une réunion de 4 heures de travail sur les hauteurs d'une colline en Puisaye-Forterre... En bouquinant une revue mise à ma disposition, j'apprends que nous avons un site international. 15 000 chauves-souris de 15 espèces s'y rassemblent, ce qui en fait un des sites les plus important d'Europe. Notre région boisée est favorable à ces petites bêtes.
 
Je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir autant de temps, d'argent, de gens et de salive à consacrer à ces animaux. Il faut avancer sur ce dossier, comme au boulot, il y a des dates, on parle déjà d'une prochaine réunion qui aura lieu à Dijon en novembre 2017. Au plaisir de vous y voir...