Il y a quelques mois, nous appelions à signer une pétition contre la fermeture du mythique Tunnel du Parpaillon aux véhicules motorisés. Alain Delanoye, l'élu local à l'initiative de cette démarche, vient de saisir de cette question la Présidente de la Communauté de Communes Vallée de l'Ubaye Serre-Ponçon.
Nous vous invitons à découvrir son courrier ci-dessous, et à signer la pétition si ce n'est pas déjà fait.
Cet été, prenez-vous en photo devant l'entrée du tunnel, et envoyez-la nous avec un petit message de soutien. Nous en ferons un album que nous transmettrons aux élus.
Une page Facebook est dédiée au Tunnel.
Question de Alain Delanoye à Madame la Présidente:
Madame, je relis ce jour votre discours de bons vœux du 31 01 2018, et je ne peux m’empêcher de réagir sur un paragraphe concernant le tunnel du Parpaillon.
En effet l’essence même d’un discours de vœux est de porter un message d’avenir et d'espoir à celles et ceux pour lesquels il a été formulé, et là vos mots sont d’une dureté implacable, je cite : « Dans le cadre du programme VELOVISO, Le tunnel du Parpaillon, sur la commune de la Condamine a fait l’objet d’un diagnostic de travaux nécessaires afin d’en sécuriser l’ouverture aux usages de mobilité douce. »
Cela fait deux ans que l’on entend tout et n’importe quoi sur cette piste et le tunnel qui y est attaché, certains prétextent une loi Mont Blanc sur les tunnels de plus de 300 mètres, puis de 500 mètres…
Mais notre Parpaillon n'est pas concerné par la directive sus-citée:
En effet, voici ce que dit la " LOI n° 2006-10 du 5 janvier 2006 relative à la sécurité et au développement des transports.
L’Arrêté du 8 novembre 2006 fixe les exigences de sécurité minimales applicables aux tunnels de plus de 500 mètres du réseau transeuropéen .
Décret n° 2006-1354 du 8 novembre 2006 relatif à la sécurité d'ouvrages du réseau routier et modifiant le code de la voirie routière
La présente directive entre en vigueur le 30 avril 2004. Elle est transposée dans leur droit interne par les Etats membres au plus tard le 30 avril 2006. Transposition complète par les textes suivants : Loi n° 2006-10 du 5 janvier 2006 relative à la sécurité et au développement des transports, décret n° 2006-1354 du 8 novembre 2006 relatif à la sécurité d'ouvrages du réseau routier et modifiant le code de la voirie routière, arrêté du 8 novembre 2006 fixant les exigences de sécurité minimales applicables aux tunnels de plus de 500 mètres du réseau transeuropéen. ".
Le Parpaillon n’en fait pas partie, il ne figure pas sur la carte du réseau routier Transeuropéen !
Réparer la voûte à minima, en reprendre les pieds, et refaire le profilage de la chaussée intérieure pour favoriser l’écoulement des eaux, pour le côté 04, c’est entre 200 000 et 300 000€. Soit à peine 10% de la somme investie chaque année dans le ski !
Et pour ne pas investir cette somme, vous nous sortez d’un chapeau non ajusté un projet de mobilité douce, financé par l’Europe !
Madame, permettez-moi de vous dire ce que représente au niveau des loisirs motorisés le Parpaillon en termes d’image, en termes d’impact touristique, et en termes de retombées économiques.
En terme d’image, lorsque vous appartenez à la catégorie des loisirs motorisés, tout le monde connait la piste du Parpaillon, tous les étés ce ne sont pas moins d’une douzaine de nationalités qui y font un pèlerinage, on y rencontre des Autrichiens, des belges, des allemands, des italiens, des anglais, des tchèques, des polonais, des français, des hollandais, des espagnols…
J’ai même rencontré à Rio de Janeiro des personnes fières de l’avoir fait !
En terme d’impact touristique, c’est environ durant les 120 à 140 jours d’ouverture annuelle, 4000 à 5000 véhicules qui le franchissent, et qui une fois rendus en Ubaye consomment et font travailler les commerces, les structures d’hébergement, les garages, les stations essence,…
En termes de retombées économiques sur la seule commune de La Condamine-Châtelard, ce sont plusieurs hébergeurs qui vivent en été du Parpaillon, des restaurants, un camping et d’autres commerces, comme en profitent également beaucoup d’autres dans la vallée !
Alors, a-t-on les moyens de passer sans transition de ce qui permet de survivre, au tout vélo et de se priver de cette manne financière là ? Je vous réponds sans sourciller NON madame !
Votre annonce de vouloir le consacrer à une seule mobilité douce, sans tenir compte de ce qui existe déjà, c’est tirer une balle dans le pied de trop nombreux commerçants et hébergeurs de La Condamine et de la vallée en général.
Lorsque l’on est l’élue d’une vallée qui toute entière vit du tourisme, est-il concevable de fermer sa porte à une clientèle fidèle et génératrice de trop nombreuses retombées économiques pour opérer d’un coup un changement de destination qui équivaut à la mort programmée de certains ?
N’est-ce pas justement votre rôle que d’organiser les choses au mieux pour n’oublier personne et faire en sorte que des solutions intelligentes soient trouvées et appliquées pour faire cohabiter l’ensemble des loisirs et générer ainsi plus de retombées économiques ?
Madame j’ai lancé sur internet voici quelques mois une page qui a recueilli à ce jour plus de 12841 signatures pour que le Parpaillon reste un lieu de partage où pourraient se côtoyer toutes sortes d’activités.
De nombreux socio-professionnels ont même émis l’idée d’un péage, dont les fonds recueillis serviraient à participer à l’entretien du tunnel et de la piste.
Des publications dans des magazines sont en cours, le CODEVER est à nos côtés.
Madame j’en appelle à votre raison, parce que vous êtes l’élue de tous et pas d’une minorité, votre rôle n’est pas de priver certains d’un usage mais bien de mettre en œuvre des solutions pour que tout le monde cohabite, et surtout pour ne pas détruire sans réfléchir un pan de notre fragile économie de la haute vallée !
J’attends donc des éclaircissements sur ce dossier, et la nature de vos engagements quant à son issue !
Merci.
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