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Actualités

01/06/2022

Quand Vosges Matin désinforme

Voici un article qui combine illustration trompeuse et propos juridiquement fantaisistes. On fait l’inventaire.

On s’interroge tout d’abord sur l’utilisation d’une photo de quadeurs alors que le titre évoque un motard qui aurait foncé sur les agents.

La lecture de l’article nous apprend que cette infraction a eu lieu le même jour que la randonnée quad organisée annuellement par un club local. Cette balade, déclarée et organisée dans les règles (le Codever y a d'ailleurs contribué), a subi de multiples contrôles et pressions des forces de l'ordre tout au long du week-end. Pour autant, le club comme tous les conducteurs étaient dans les clous. Le choix de la photo induit donc en erreur. Certains lecteurs n’ont d’ailleurs pas manqué de faire un amalgame, comme nous l’a signalé l’organisateur quelques heures après la parution de l’article. Sollicité, l'auteur de l'article n'a pas souhaité modifié quoi que ce soit. No comment !

Florilège de fake news

Si la première partie de l'article décrit factuellement le déroulement de l'opération, la seconde partie contient quelques perles.

 

« Comme tient à le rappeler aujourd’hui la gendarmerie, les engins motorisés (quad, moto, 4x4…) n’ont pas le droit de circuler en forêt sauf au cas de manifestation déclarée en préfecture. »

Faux. Circuler en forêt ou ailleurs avec un engin motorisé n’est pas interdit, tant que son conducteur emprunte des voies ouvertes à la circulation publique. Il peut notamment utiliser les chemins ruraux, quel que soit leur aspect, tant qu’un arrêté signalé par un panneau conforme ne lui interdit pas. Il peut aussi circuler sur tout chemin privé carrossable dépourvu d’une interdiction explicite (panneau ou obstacle). Même si ces voies ouvertes deviennent rares dans les forêts vosgiennes, il en reste encore ! Les services de l'Etat ne devraient donc pas se laisser aller à des déclarations généralistes trompeuses.

 

« Si cette disposition n’est pas respectée, les usagers risquent de lourdes peines pouvant aller jusqu’à 2 ans de prison et 75 000 euros d’amende. »

Faux. On ne voit pas quel texte sanctionne aussi durement le simple fait de circuler en forêt avec un véhicule à moteur (à moindre de transporter de la drogue, peut-être). Est-ce la gendarmerie qui s’est emmêlé les pinceaux ? Ou bien le journaliste qui a mal retranscrit ?

Pour mémoire :

  • Circulation hors des voies ouvertes ou organisation d’une concentration non déclarée ou d’une manifestation sportive sans autorisation : 5e classe (amende maxi 1500 €)
  • Circulation en forêt sur une voie interdite : 4e classe (amende forfaitaire 135 €).
  • Organisation d’une course de véhicules à moteur sans autorisation : 6 mois de prison et 18 000 € d’amende au maximum

 

« Ces randonnées sauvages, comme le rappelle l’ONF, ont un impact fort sur les milieux naturels. En plus de perturber les animaux, elles participent à la destruction des biotopes, à l’écrasement et à la disparition des jeunes plants mais aussi à l’érosion des sols, sans parler de la pollution de l’air, des sols et de l’eau. »

Faux. Ou comment créer volontairement la confusion entre circulation en hors-piste et randonnée sur les chemins. Lorsque les véhicules circulent sur les chemins, les impacts sur les milieux naturels sont très faibles, pour ne pas dire inexistants.

Les chemins ne sont pas des espaces naturels mais des voies de circulation créées par l’homme. On n’y écrase pas de jeunes plants (à moins que l’ONF plante des arbres sur l’assiette des chemins ruraux ?), et l’érosion des sols se résume à une simple question d’entretien de la chaussée et non à un préjudice écologique, comme l'a déjà jugé la Cour de Cassation.

Quant à la pollution de l’air, il faut rappeler que les randonneurs motorisés utilisent des véhicules homologués répondant aux normes européennes. En outre, les forêts sont également traversées par des routes goudronnées dont la fréquentation quotidienne est plusieurs milliers de fois supérieure à celle des chemins environnants. Le vrai problème réside dans la pratique du hors-piste, et c'est d'ailleurs cet usage qu'a interdit la loi Lalonde en 1991. Rien de plus.

 

« En résumé, les balades à forêt (sic), c’est donc à pied ou en VTT, et uniquement sur sentiers balisés. »

Faux. Si les randonneurs motorisés peuvent emprunter les voies ouvertes à la circulation publique, les piétons et les vététistes en ont le droit eux aussi ! Sans oublier les cavaliers...

Les randonneurs n’ont pas obligation de cantonner aux seuls sentiers balisés (un sentier est un lieu de passage étroit, à ne pas confondre avec un chemin, plus large). Simplement, ils ne doivent pas se promener en dehors des routes et des chemins. S’ils veulent emprunter un sentier en forêt, alors oui : celui-ci doit être balisé pour eux.

En conclusion

Comme chaque année à la même époque, l’Etat organise un grand week-end de répression dans les campagnes, avec le renfort de la presse locale, laquelle relaie déclarations péremptoires et accusations infondées sans jamais faire aucune vérification. C’est d’ailleurs pour lutter contre cette désinformation que le Codever édite depuis 2009 un livret intitulé « Loisirs verts motorisés : stop à la désinformation ! » (téléchargeable gratuitement ici). Nous invitons nos lecteurs à le diffuser systématiquement aux journalistes locaux qui commettent de tels articles.

Quoi qu'il en soit, on veut bien croire que « La forêt est en danger »… mais pas à cause de quelques randonneurs motorisés ! De nombreuses publications (y compris certaines éditées par l’ONF) mettent en avant l’artificialisation des sols, la surexploitation, la monoculture, le changement climatique et l’invasion d’espèces problématiques. Ces propos ne visent donc qu'à stigmatiser une fois de plus les randonneurs motorisés.

Bien sûr, la forêt doit être protégée, comme tous les milieux naturels, qui sont notre patrimoine commun. Pour cela, les randonneurs de tout poil doivent respecter la loi et nos 10 conseils.

Adeptes de sports de nature motorisés ou non, défendez vos droits et vos passions en rejoignant le Codever.


Pour aller plus loin avec le Codever

 

 

 

 

 

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